samedi 18 février 2017

L’Hôpital de Vieillevigne en 1914-1917





Comme chacun le sait, la guerre 14-18  fut une grande boucherie, provoquant en France la mort de 1.4 million de soldats. Au début du conflit, en août 1914, le Service de Santé des Armées Françaises, mal organisé,  doit faire face sur le front  à un afflux massif de blessés.  Le mot d’ordre est « d’emballer et d’évacuer » ; les premiers soins font défauts et la mortalité est grande. 

A l’arrière, par contre, on s’organise rapidement. A Nantes, dès le 10 août, la préfecture sollicite les communes du département afin de créer des hôpitaux auxiliaires pour accueillir les blessés et les convalescents, et permettre ainsi le désengorgement des grands hôpitaux nantais. 

A Vieillevigne, très rapidement, sous l’égide du curé Emmanuel Meignen et des directeurs des écoles publique et privée, une proposition de création d’un hôpital voit le jour. Cinquante lits sont mis à disposition dans l’école privée des garçons. Sa situation près de la gare, facilite le transport des convalescents par la ligne ferroviaire Nantes-Rocheservière. Appelé Ambulance ou Filiale, cet hôpital N° 124 bis, dépendant dans un premier temps de l’hôpital temporaire N° 6 de la Persagotière, puis de l’hôpital temporaire N° 25 de l’école nationale Livet, va accueillir environ 300 soldats blessés ou convalescents,  du 1er septembre 1914 au 30 août 1917. 

Les soins sont assurés par le docteur Emile Gouin, non mobilisé en raison de son âge, aidé par des religieuses dont la sœur Saint-Charles, l’infirmière en chef, et par des auxiliaires bénévoles. Toute la commune concourt au bon fonctionnement de l’établissement, procurant soit des biens matériels (meubles, draps, linges, matériel de cuisine, bois de chauffage), soit des aliments (lait, vin, beurre, légumes, fruits, etc.). Le ministère de la Guerre s’occupe de l’encadrement militaire de ces blessés destinés à retourner au combat. La Croix Rouge gère l’organisation et le financement. Le curé Meignen assure la direction de l’hôpital, un temps aidé par l’abbé Bossard nommé soldat-infirmier.

Ces soldats convalescents ne restent pas inactifs, ils participent activement à la vie paroissiale, organisant des soirées récréatives (cinéma, théâtre) afin de financer les différents besoins de fonctionnement. Ils font la quête pour les orphelins de guerre dans les communes des alentours. Ils prennent en charge la formation militaire des jeunes conscrits des classes 1916 à 1918, lors de leur retraite.

Une grande solidarité a vu le jour autour de cet hôpital, si bien que nombreux sont les soldats blessés, passés à Vieillevigne, à louer le bon accueil et les bons soins qu’on leur a prodigués. De même, les autorités militaires vont témoigner leur reconnaissance envers les différents intervenants et la communauté vieillevignoise.

La carte postale ci-jointe matérialise cet épisode de notre histoire communale pendant la Première Guerre Mondiale. On y voit les soldats blessés dans la cour de l’école, et le drapeau de la Croix Rouge flottant près du portail d’entrée.

Dominique Tétaud                        



               

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